Lorsque j'ai commencé mon voyage, j'avais ce blocage psychologique: celui qui consiste à changer de carte SIM lorsque j'entrai sur un nouveau territoire. C'est un blocage psychologique très commun qui se retrouve chez beaucoup de voyageurs. Cet article est destiné à le briser mais aussi à raconter mon expérience en la matière.

La première fois que j'ai véritablement éprouvé le besoin d'une carte SIM fut au Chili. Malheureusement, après de multiples essais avec un opérateur local, mon téléphone ne pouvait pas recevoir de réseau. Après avoir parcouru quelques forums, j'ai pensé que la seule explication était un blocage constructeur téléphone en dehors de l'Europe. Après de nouvelles recherches, il semblait que cela pouvait être la cause de mon opérateur. Après un échange peu fructueux avec Free (apparemment je n'avais rien compris), j'ai abandonné l'idée de mettre une carte SIM étrangère dans mon portable...mais l'histoire ne s'est pas arrêtée là.

Elle reprit en Equateur avec un nouvel essai en compagnie d'un boutiquier de Quito extrêmement sympathique qui s'est acharné pendant 45 minutes à faire marcher une carte SIM dans mon téléphone. Après divers tentatives, cela a finalement fonctionné avec Movistar! J'avais mon premier numéro étranger qui allait pouvoir me servir pour contacter certains de mes hôtes. En effet, une chose importante qu'il convient de rappeler à l'heure de Booking, Hostelworld et Airbnb, est que la chaleur d'une voix sera toujours le meilleur moyen d'avoir un premier contact avec votre hôte plutôt qu'une réservation impersonnelle par internet. Sans parler des taxes que prennent les applications en ligne auprès des hôteliers ainsi que la politique de réservation qu'ils leur imposent. Cet usage sera donc le premier de votre carte SIM et vous constaterez qu'elle vous servira pour d'autres usages. 

Tant que vous ne communiquez pas ce nouveau numéro de téléphone à tout va, et que vous ne prenez pas de crédit internet, vous maintenez une très bonne déconnexion de votre téléphone habituel qui va seulement vous servir dans les cas utiles. Au Pérou, j'ai acheté une carte SIM à l'organisme ToutPerou et sur celle-ci j'ai chargé un forfait classique qui comprenait notamment l'échange de messages via Whats'app en illimité. Dans ce dernier cas, la déconnexion fut forcément moins importante.

Cette carte SIM me permit de contacter quelques uns de mes hôtes mais aussi de communiquer avec ma famille et mes amis à partir d'endroits assez insolites: au retour du Huayhuash Trek, en me baladant dans les ruines incas, dans les bus et les aéroports. Je dois bien avouer que sur le plan de la "déconnexion", ce n'était pas l'optimum mais pour ma défense, je peux vous assurer que mes derniers mois de voyage ont participé à une forte déconnexion du réseau.

À l'heure où j'écris ces lignes, je suis en possession d'une carte SIM bolivienne de l'opérateur Tigo. Cette carte m'aura essentiellement servi à palier à la qualité déplorable du Wi-Fi bolivien et je crois l'avoir utilisé une seule fois pour appeler quelqu'un. Dans peu de temps, j'entrerai en Argentine, et il est très probable que je me procure une nouvelle carte SIM à Salta car ces derniers temps, j’éprouve le besoin de rester connecté. Cela dit, ne soyez pas surpris si je ne réponds pas à à tous vos messages, je doute qu'ils aient déjà installé des antennes au milieu de la pampa.