Rappelons d'abord que le mot « photographie » est composé de deux racines d'origine grecque :
-Le préfixe « photo- » (φωτoς, photos : lumière, clarté) - qui procède de la lumière, qui utilise la lumière ;
-Le suffixe « -graphie » (γραφειν, graphein : peindre, dessiner, écrire) - qui écrit, qui aboutit à une image.

Voilà pourquoi la lumière est absolument tout pour moi. Sans lumière on ne voit rien, avec une lumière faible on voit mal, avec une lumière trop forte on voit mal, avec une belle lumière on voit bien. La bonne lumière est souvent liée aux conditions météorologiques favorables mais pas seulement. Comprendre quand il convient de faire certaines photos est finalement plus subtile que cela peut sembler être à premier abord mais l'important est surtout de comprendre que la lumière influe nos expériences et la perception des choses qui nous entourent. Il est appréciable qu'elle ne soit pas terne, ni trop faible et ni trop forte car elle nous permet alors d'observer la beauté d'un paysage, d'un arbre, d'une fleur, d'un oiseau ou d'une personne sous l'un de ses meilleurs aspects. Cette recherche du bel aspect peut paraître superficiel à certain, mais c'est pour moi la recherche d'une certaine perfection. Une recherche obsessionnelle qui rend parfois fou de joie mais qui cause également de la frustration. C'est une quête éternelle.

Passionnée par la photographie, la lumière influe sur ce que je fais et sur la manière d'organiser mon voyage et mes déplacements. Il est difficile d'apprécier la bonne lumière sans en devenir l'esclave et c'est un juste équilibre difficile à trouver. Par exemple, si je cours dans la montagne à 20h00 en descendant d'un sommet pour jouir d'un paysage absolument magnifique aux meilleurs lumières, je n'aurai pas le plaisir de discuter avec les jeunes de ma génération, en bas de la vallée, qui boivent une bière autour d'un barbecue. Malgré moi, je suis ce dingue qui rentre à 22h00 on ne sait d'où, celui qui part en randonnée à 05h00 du matin, celui qui travaille ses photos au lieu de regarder un film, qui saute son déjeuner ou son dîner pour arriver à l'endroit au moment voulu, qui prend des positions bizarres aux endroits les plus improbables pour faire une photo qui sera finalement supprimée. C'est une quête ingrate et si je pouvais, je l'ignorerai, je serai peut-être plus heureux et plus libre. Et pourtant, je n'en fais rien car c'est une sorte d'addiction et les plus beaux moments vous procurent une profonde joie.
C'est lors de ces moments que j'aime sublimer une ou plusieurs images, celles qui permettront de rappeler mes souvenirs, de lire mon histoire. Ces photos retracent mon expériences de vie et permettent de comprendre qui je suis, comment je perçois les choses autour de moi et où je souhaite aller. Ces albums, que je travaille pendant des heures, parfois des jours entiers, ont pour objectif d'être le résultat final de ce dont je suis satisfait et me permettent également de partager un travail photographique d'une certaine qualité. Ils retracent principalement mes expériences de voyage et sont aussi une manière personnelle de lutter contre le temps.


*Je profite de cet article pour vous annoncer que j'ai enfin récupérer un chargeur pour mon pc portable, ce qui va me permettre de retravailler mes photos de la Nouvelle-Zélande et d'uploader les albums sur mon site Flickr avant mon départ pour l'Amérique du Sud. (https://www.flickr.com/photos/oscarliber/albums)