Plus je voyage et plus j'observe des aspects négatifs du tourisme moderne. Le tourisme actuel a pris une proportion démentielle dans l'économie de certains pays et notamment le mien. Il va jusqu'à changer le paysage, le comportement des populations locales et leur mode de vie et parfois même toute la stratégie du développement économique d'une région ou d'un pays. 

Ecrire sur nos belles découvertes pourra potentiellement les transformer en une attraction touristique massive en l'espace de dix années. Vous serez alors en mesure d'être snob auprès de vos compatriotes en affirmant que vous avez connu ces endroits à une époque où ils étaient mieux mais vous serez également responsable de son saccage.

Depuis plusieurs années, de nombreux voyageurs souhaitent déjà éviter la masse touristique et préfèrent découvrir ce qu'il reste d'authentique. Malheureusement, l'authenticité est devenue un commerce. Lorsqu'elle atteint ce stade, ce n'est plus très intéressant. L'information que vous pourrez lire sur un blog datant de 2008 ou 2009 (soit il y a moins de 10 ans) est largement dépassée.

Lorsque vous voyagerez, il vous faudra trouver des informations récentes au travers desquelles vous apprendrez:

1. Que quelque chose est devenu payant 

2. Que son prix a triplé

3. Qu'il y a de nouvelles règles contraignantes.

4. Que l'endroit en lui-même est devenu une horreur tellement il y a de monde.

Un tourdumondiste croisé lors de mon treck à Torres Del Paine avait fait le constat suivant: le monde d'aujourd'hui dans lequel nous vivons nos expériences de voyage n'existera plus demain. 

L'habitude du voyage me fait comprendre qu'il est préférable de passer deux semaines dans un lieux et d'y rencontrer du monde plutôt que d'exécuter au pied de la lettre la check-list de tel ou tel guide. Que l'expérience présente est unique et que si l'on revient, elle ne sera forcément plus la même. Quand je me lis, j'ai l'impression de ne citer que le bon sens, pourtant, il est essentiel de vivre ses voyages comme une expérience de vie et non comme la consommation d'une expérience authentique transformée en activité commerciale!

Les guides sont les investigateurs du tourisme consumériste. C'est l'objet pour éviter d'entrer en contact avec autrui.  Les gens n'ont plus le temps, prennent des milliers de photos sans rien comprendre. J'ai pu lire récemment certains articles sur la manière dont sont rédigés les guides d'aujourd'hui. C'est déplorable. Les auteurs sont payés au lance-pierre, font beaucoup de chose en très peu de temps, passent trop peu de temps dans de très beaux endroits et utilisent leur imagination pour inventer une partie des recommandations. Et dans certains pays comme la Nouvelle-Zélande, les recommandations du guide sont exactement les mêmes que celles des centres d'information. Il est finalement plus sympathique d'aller demander. Évidemment, vous aurez des personnes qui vous enverrons balader, mais ce ne sera pas le cas de tout le monde, sauf dans les endroits très touristiques (cela pose alors la question de savoir si il faut vraiment voyager dans un pays où les gens sont devenus aigris au point de mépriser les visiteurs qui s'intéressent à leur pays...).

Il y a évidemment la grande contrainte du temps. Pour connaître des locaux et avoir la chance de profiter de leur connaissances, il faut souvent se laisser du temps et une certaine flexibilité, ce qui peut présenter de nombreux inconvénients lorsqu'on a une activité professionnelle exigeante et chronophage. Le tout est de trouver un juste milieux mais ne jamais se donner le temps, c'est aussi une manière de se fermer au monde qui nous entoure.