Il est 19:00. C'est l'heure.

Je dégaine un appareil plus gros que ma main, j'allume l'écran LCD et j'évalue la lumière. Nous sommes en fin de journée, nous avons un beau soleil et des rayons horizontaux. Je sais que nous allons principalement faire de la composition en paysage. Un petit paramétrage de l'ISO à 280 devrait faire l'affaire. Je marche doucement dans ce petit port pittoresque jusqu'au point de vue que j'ai repéré quatre heures plus tôt. Les couleurs sont toujours aussi belles et s'ajoute désormais à ce paysage cette lumière orange et jaune de la fin de journée avec de belles ombres qui accentuent le relief et les formes. Je ramène la mesure d'exposition à -0,5 et corrige la balance des couleurs en fonction du ciel. Mon premier plan est à plus de huit mètres, je ne prends pas de risque et paramètre une ouverture à 11. J'aurai surement un tâche grasse dans le ciel à dégager, satané capteur! On retrouve de facto une vitesse qui avoisine 1/100, rien de bien risqué pour une distance focale de 28mm. Je pose la main gauche en dessous de l'objectif et ajuste le zoom de manière à cadrer.

Le cadrage! Cet art de ne rien couper ou couper quand il faut, quand l'harmonie vous l'autorise ou que l'originalité vous le permet. Sinon c'est la forme elle-même qui se devine aisément et n'aura pas besoin d'être prise dans son intégralité. Je cadre donc, et je choisis mon sujet, le thème se devinera car l'esprit l'a déjà choisi.

La mise au point se fait au centre, aussi je vise d'abord le premier plan, effectue la mise au point par une légère pression de mon index sur le déclencheur et reviens rapidement sur mon cadre. Soudain, j'aperçois un oiseau hors champ qui s'apprête à passer dans mon champ photographique. Je le laisse passer jusqu'à ce que celui-ci soit dans le ciel de mon cadrage. Nous y sommes, c'est instant est figé et ne l'est pas. J'appuie entièrement sur le déclencheur qui provoque le mouvement de mon miroir. La lumière s'engouffre durant 1/100 de seconde et le capteur saisit l'image. 


J'obtiens alors une matière brute......sur laquelle je vais effectuer une série de vérifications plus tard.


Assis tranquillement, avec de petites enceintes portables, je travaille mes photos et effectue les vérifications de routine:

la balance des couleurs (et oui, encore), la balances des verts et des violets, l'exposition souvent à relever très légèrement, le contraste à accentuer légèrement, les tons clairs et les tons foncés dont l'équilibrage varie, la force des blancs et des noirs. Si mon objectif peine à piquer, on trichera par une très légère clarté ainsi qu'une petite augmentation de variance si les couleurs me paraissent pâles. Un rééquilibrage des rouges, une augmentation du gain ou de la luminance s'avère parfois nécessaire. Je n'oublierai pas la correction automatique des déformations de l'objectif.

Je sauvegarde dans un album exhaustif. Lors de la sélection finale, la photo sera peut-être sélectionnée si elle renvoie suffisamment bien l'atmosphère que j'ai ressentie en la prenant et si elle ne se répète pas avec une autre photo. La sélection est signée à l'aide d'un script automatique, simple à mettre en place mais chaotique pour les photos recadrées. Celles-ci sont ensuite chargées sur mon site personnel Flickr. Durant le téléchargement, tags, création d'album et descriptions sont nécessaires au bon référencement et à l'organisation des photos. 


J'aime beaucoup ce moment où les photos sont enfin téléchargées. Il signe la fin d'un travail passionnant mais harassant et le début d'un certain plaisir à pouvoir visualiser l'album à ma convenance et d'avoir la possibilité de le présenter selon ma propre expérience.